Toujours emmené par le généreux Vincent Limouzin, le Bistrot des Halles attaque l’année dans un nouvel écrin. 

« Rien n’est foutu, tout continue ». C’est comme ça que Vincent Limouzin, citant son ami -et client- le comédien Edouard Baer, décrit le coup de jeune qu’il vient de donner à son Bistrot des Halles (Paris 1er, page 10 de la Tournée des Patrons). Les travaux ont donné un éclat nouveau à la devanture (store, lambrequins, panneaux moulurés style bois de chêne), au bar, aux vitrines, aux glaces, aux mosaïques, etc. tout en respectant scrupuleusement le caractère immuable de ce petit bijou du Paris d’autrefois. Une rénovation menée par un jeune et talentueux architecte-décorateur d’intérieur auvergnat, Victor Chazoulle, qui a notamment travaillé sur la nouvelle Cave de la Petite Périgourdine. Soucieux d’améliorer la vie du personnel aux fourneaux et en salle, Vincent Limouzin, le plus vendéen des patrons parisiens, a fait installer un monte-charge (qui n’existait pas, en dépit de la remontée depuis la cave de près de 20 000 bouteilles chaque année !) et rénové de fond en comble les cuisines. Qu’on se rassure, la qualité de l’assiette et du contenu des verres reste intacte, tout comme le service efficace assuré par Cyril, Mélissa, Léo et l’insubmersible Sylvain !

 

 

 

 Dans l’actu des bistrots :

- On a retrouvé David Pernin et Justyna Barbara, la joyeuse équipe de l’ex-Millau (Paris 12e, page 91 de la TDP) dans un joli bistrot de Saint-Cloud, Les Pipelettes, récemment créé par Pascal et Elodie Rigal. L’endroit est une chouette découverte qui offre une escapade quasi-provinciale facilement accessible depuis Paris puisque le bistrot est à deux pas de la station Les Milons, sur la ligne de tram T2. Outre la terrasse ensoleillée et la carte originale, David et Justyna, qui se multiplient au comptoir et en salle, se feront un plaisir de vous faire découvrir la sélection des vins.


- Eric Ling, du Gallia (Paris 11e, p86 de la TDP) vient de reprendre Astair, un restaurant « de passage » dans le pittoresque passage des Panoramas (2e). Pas vraiment un bistrot, plutôt une brasserie « tendance » avec des plats classiques de cuisine française.

 

- Le charcutier parisien David Baroche a enfin pu rouvrir, en juin dernier, sa Brasserie Baroche, après un an et demi de fermeture imposée par des travaux de structure de son immeuble du 101 de la rue de la Boétie (8e). L’artisan-restaurateur, roi des saucisses et des pâtes en croute, revit donc, non sans avoir ouvert entre temps une belle boutique de charcuterie-traiteur et dégustation sur place rue Cadet (9e). Il sera la vedette du 5e mâchon « J’aime la saucisse », le 15 septembre à la Bonne Franquette (18e). Inscriptions ici

- On l’avait rencontré au « Rond-Point » (p137 de la TDP) sur le Marché de Rungis (94) où il a régalé pendant presque huit ans grossistes, détaillants et restaurateurs de ses viandes persillées et autres couscous kabyles, épaulé par Sarah Hammi (ex-Saint-Vincent, Paris 15e). Saadi Mezziani est revenu depuis peu à Paris où il dirige, avec le même sourire, le Mirabeau (16e), en face du pont célébré par Apollinaire.

 

 

En visite hors de Paris

dictionnaire café2-Au cours de studieuses vacances, on a eu le temps de venir saluer Charles Courtecuisse, ancien chef du Verre à vin des inénarrables Christophe Chenal et Rémy Demulder (p98 de la TDP), qui vient d’ouvrir La Coutume à Toucy dans l'Yonne. Sortez de l’A6 à Joigny et il ne reste plus que deux pas avant de rejoindre cette ville de foire pleine de charme à 1h30 de Paris. Le cuisinier-patron n’a pas perdu la main pour le pâté en croute, les andouillettes de Chablis de Michel Soulié et le baba au rhum maison, avec l’avantage de puiser dans le vignoble voisin, par exemple dans les Chablis et Côtes d’Auxerre du Domaine de la Roche.

Comme il faut bien quelque fois être un peu mitigé, on doit dire que l’Auberge ensoleillée à Dun-les-Places dans le Morvan (58), que porta haut « madame Blandin » puis son fils pendant des décennies nous a bien déçue. L’adresse, célèbre pour ses abats (ris, tête, cervelle, etc.) et jadis encensée par Jean-Luc Petitrenaud, a hélas perdu de sa splendeur. Espérons que les successeurs de la famille Vanzetto sauront redresser la barre.


jeanmiUn petit peu plus loin en Haute-Savoie, saluons le départ de « Jean-Mi » Bernard-Granger et de son épouse la « Jo » de l’Auberge du Sulens que le couple a tenu pendant près de 30 ans dans le village de Manigod. A la carte, ça n’avait bien sûr pas grand-chose à voir avec les plats de l’illustre voisin Marc Veyrat (plutôt « entrecôtes aux chanterelles » et « râpés de pommes de terre » et moins « d’émulsion à la truffe »), mais au comptoir, l’ambiance montagnarde manquait rarement. Les tournées de « Pont » (l’anis de Pontarlier) et de « gnôles » concoctées par le patron, à base de génépy, tanasie et autres plantes recommandées par la Faculté y étaient pour quelque chose. L’affaire, qui doit rouvrir cet hiver, a été reprise par des gens du pays. Tous les espoirs sont donc permis.